Space Oddity

Space Oddity

Pays:   TAIWAN

Type:   Résidences de vacances

Taipei.

Ses gratte-ciels, ses larges avenues, sa population à la croisée des cultures orientale et occidentale, son va-et-vient permanent d’hommes d’affaires, d’étudiants, de voyageurs du monde entier. Loin du rythme effréné de sa capitale, Taiwan est avant tout une île paisible, aux plages de sable fin, aux jungles luxuriantes, et aux cadres enchanteurs.

Le district de Wanli illustre bien cette réalité-là : situé à une heure à peine en bus de Taipei, il offre un littoral ouvert sur la mer de Chine méridionale, avec un parc national comme arrière-pays… et un complexe de vacances abandonné pour attraction atypique !

Baptisé « Futuro village », ce drôle de resort créé dans les années 70 était constitué essentiellement de cabanes futuristes en préfabriqué : les Futuro, sortes de soucoupes volantes de plastique montées sur des escaliers en béton («J’ai pas de belle voiture mais au moins j’ai une soucoupe »), et les Venturo, Rubbik’s Cubes tout en verre et plastoc, au design tout aussi original.

Brevetées par l’architecte finlandais Matti Suuronen et pensées à l’origine comme de nouvelles formes d’habitations, l’idée était d’en standardiser l’architecture pour les rendre facilement transportable et montable partout à travers le monde, dans le même esprit que les piscines Tournesol que l’on vit inonder la France et une partie de l’Europe dans les années 60 (lire aussi : Piscine Héliopolis).

Bien que l’aventure ait été de courte durée, avec seulement quelques centaines de Futuro/Venturo fabriquées de 1968 à 1973 (dont une seule Futuro installée en France, sur le parvis de la Défense de 1973 à 1980), le village de Wanli en a tout de même été équipé d’une vingtaine, et a largement contribué à rendre célèbres ces OVNI des temps modernes.

Las, malgré l’originalité du projet et les efforts consentis pour le faire sortir de terre, l’ensemble du complexe a été fermé puis abandonné au milieu des années 80, faute de clients.

Si une partie des bâtiments a été détruite au fil des années, plusieurs d’entre eux résistent à l’heure actuelle. Mais menacés par le recul de la plage et par la montée du niveau de la mer, tout ce beau monde, sauf sauvetage express, sera bientôt condamné à patauger les pieds dans l’eau.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *