Pensionnat Musical

Pensionnat Musical

Pays:   ITALIE

Type:   Internat

“Ces enfants m’inspirent. J’étais sûr qu’un jour viendrait où on jouerait ma musique. Je m’appelle Clément Mathieu, je suis musicien et chaque nuit je compose pour eux”

Perdu à 1 000 mètres d’altitude dans les hauteurs italiennes, ce bâtiment hors du temps était autrefois un pensionnat catholique, qui brassait chaque année quelque 200 collégiens venus de toute la région, et d’ailleurs.

La petite église et le presbytère, qui occupaient seuls l’emplacement depuis le XVIIe siècle, s’étaient ouverts en 1960 sur un gigantesque complexe de béton, érigé sur plus de cinq étages, en pleine pente.

De quelques centaines d’âmes à l’origine, le bourg se transformait pendant l’année en gigantesque cité scolaire, le calme de l’été disparaissait à la faveur des cris d’enfants et des jeux d’extérieur, la jeunesse et l’insouciance balayaient la routine.

Un âge d’or qui ne dura malheureusement qu’un temps : le complexe ferma ses portes dès la fin des années 80, les enseignants furent mutés, les élèves transférés. Le village retrouvait alors son calme originel : les persiennes se fermaient, les rues se vidaient, et la route qui menait à la vallée s’emmurait dans le silence.

Cette chère école, qui avait fait la fierté de ses habitants des décennies durant, entrait alors dans un profond sommeil. 30 ans plus tard, perchée sur sa colline et visible des kilomètres à la ronde, elle semble toujours attendre le retour des écoliers.

Au fil des dortoirs, des salles de classe et de l’amphithéâtre, ses vieilles pierres parlent encore… Dans l’ancienne salle de musique, les pupitres n’entendent plus chanter personne. Au réfectoire, les odeurs de pourri et d’humidité ont remplacé les bonnes senteurs des marmites

L’église s’est transformée en temple du street art où le mauvais goût l’a emporté sur l’exercice artistique. Le parc a revêtu des allures de jungle amazonienne, l’infirmerie celles d’un hôpital de campagne qu’on aurait ouvert en urgence pendant l’Apocalypse.

La musique s’est éteinte, le charme s’en est allé, la magie a définitivement disparu.

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