Manoir Faufau
Pays: FRANCE
Type: Habitation
Dans la famille, « entrez sans frapper », je voudrais le manoir Faufau ! C’était pourtant mal parti, car il cochait toutes les cases d’une Urbex difficile d’accès. Terré en plein village, quadrillé par des rues, surveillé par les voisins, noyé dans des aboiements de chiens : dans le genre facile à visiter, on a vu mieux. Pourtant toutes ces contraintes de forme ne nous auront finalement pas rebuté…
C’était peut-être même l’un des spots les plus faciles d’accès qui m’ait été donné de faire en dix ans ! Un mur éventré, un chemin gentiment tracé dans la végétation par d’anciens visiteurs, et quelques arbres penchés plus tard, et voilà : sa façade nous est enfin apparue après quelques minutes de marche.
Autrefois ouverte sur une clairière et aérée par des plantes et des fleurs, elle s’est laissée emmurer vivante, plongée dans l’obscurité des chênes. Pour unique sentinelle, le vieux pigeonnier en pierre adossé aux dépendance ne l’avertit guère plus que du passage des oiseaux et du gibier.
Vivante ? Oui et non, sauf si l’on considère que des pans de mur effondrés et des fientes de moineaux figurent au patrimoine mondial de l’Humanité. Mais ne vous fiez pas à sa couverture, car une fois pénétré à l’intérieur (aussi facilement que par son enceinte), la belle bâtisse est en fait étonnamment bien préservée.
À part quelques faiblesses de charpente et des planchers suicidaires, on évolue facilement entre ses étages, où s’alignent pièces à vivre et chambres à coucher encore meublées dans un décor de silence et de poussière
Au rez-de-chaussée, des alambics, des tubes à essai et des erlenmeyers sont disposés sur un établi, face à la porte d’entrée. Un ancien chimiste peut-être ? Le temps de les prendre en photo, et voilà qu’une partie de roi du silence a débuté avec les voisins, dont le jardin donne directement sur la façade.
Facile d’accès, oui, mais encore faut-il pouvoir y rester !