Château Totem
Pays: FRANCE
Type: Habitation
Chaque village a son église, et chaque village a son château. C’est le constat que l’on peut faire en sillonnant les routes de France, bâtiments autour desquels s’organisait autrefois la vie de village, et qui aujourd’hui en sont souvent restés les plus beaux édifices. Ce château-là, perdu dans un bourg de 200 âmes, fit ainsi longtemps la fierté des gens du coin, propriété au fil des siècles de seigneurs, puis de barons, et fief important du canton.
Son dernier propriétaire avait lui aussi et à sa manière continué de le faire vivre et profiter au plus grand nombre, en le transformant en restaurant et boîte de nuit (voûtée, sous le château), et le rendant disponible à la location pour différents événements. Déserté puis abandonné, il y a plusieurs décennies, les vestiges de cette époque ne sautent plus vraiment aux yeux aujourd’hui
Mise à part l’ex-boîte de nuit que l’on s’imagine volontiers en parcourant les pièces du sous-sol, ou la cuisine du feu restaurant au rez-de-chaussée, dans l’ensemble ce château n’est plus qu’un alignement de pièces vides, et délabrées. Ça ne veut pas dire pour autant qu’il en est dénué d’intérêt, au contraire tous ces pans de murs effondrés et ces peintures effritées forment un décor vraiment spécial, analogie du temps qui passe.
Comme souvent en Urbex avec des châteaux pratiquement vides, leur nom officieux leur est donné à partir du rare mobilier ou des quelques décorations qui résident encore sur place. Des tapisseries à l’effigie de singes ou d’anges ? Vous obtenez le Château des Singes et le Château des Anges. Un très bel escalier en colimaçon ? C’est le Château Colimaçon. Un griffon en bois au rez-de-chaussée ? Bingo, c’est le Château Gryffondor !
Celui-ci a été nommé Château de l’informaticien ou Château IBM, en référence aux plusieurs vieux ordinateurs présents au premier étage. De là à affirmer que son ancien propriétaire était informaticien, difficile à dire !
Il aurait tout autant pu être garagiste vue la présence dans et aux abord d’une dépendance d’épaves d’Oldsmobile et de Fiat, et d’une carcasse de Triumph !
Cette façon de nommer les lieux a en tous cas le mérite de ne les présenter que sous un pan de leur histoire, ou un seul aspect. Libre à nous durant la visite ou plus tard en visionnant les photos de s’imaginer notre propre histoire et de les nommer sur ce qu’ils nous auront appris, inspiré ou séduit !