Château Oxygène
Pays: FRANCE
Type: Habitation
L’Urbex nous offre parfois de belles leçons de persévérance. Ce château s’est laissé désirer pendant un an et demi, avant de nous ouvrir enfin ses portes au bout de la troisième tentative…
Des grilles infranchissables d’un côté et des murs démesurés de l’autre rendaient tout accès impossible. On devra notre salut quelques mois plus tard à une échelle qui nous permit enfin d’accéder au jardin… Après une entrée acrobatique par la cave (comme toujours c’est une fois à l’intérieur qu’on se rend compte qu’une porte est en fait ouverte sur l’arrière), on y est enfin. Les quelques mois d’attente ne sont plus qu’un mauvais souvenir !
Une fois à l’intérieur, du mobilier d’exception et des décorations cossues occupent les pièces et habillent les murs, toujours dans leur jus malgré un abandon qui semble remonter ! Du salon décoré d’une table de billard et d’un piano, aux chambres ouvertes sur le désordre, on passe ici d’un extrême à un autre.
Si d’extérieur il cache bien son jeu, bien conservé et solidement bâti, une fois passé sa porte il se révèle beaucoup plus fragile. Une partie des planchers du premier se sont effondrés au rez-de-chaussée, plongeant des pièces à vivre dans un décor de champ de bataille, où des objets ordinaires luttent contre des poutres et des pans de murs s’étant invités à la fête.
Ce « spectacle » est saisissant, victoire du foutoir sur l’ordre, de la nature sur l’Homme, du temps sur la routine. Tout sur place suggère du vieux, du daté, du périmé, comme si le château n’avait plus été habité depuis au moins 30 ans, alors que les quelques vues satellites montrent un jardin entretenu il y a encore 10-15 ans.
Peut-être une énième querelle d’héritage ou des frais d’entretien trop lourds à supporter, comme c’est souvent le cas pour de telles propriétés. Ce n’est pas le premier et ça ne sera certainement pas le dernier château français à mourir silencieusement et dans l’indifférence.